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Le but de notre P.I.R. a aussi consisté à tenter de reproduire une tornade en laboratoire. Nous avons ainsi expérimenté plusieurs méthodes. Une conclusion évidente est ressorti directement du fruit de notre travail : il est relativement difficile de « construire » une tornade. De nombreux paramètres sont à prendre en compte comme notamment le nombre de Reynolds de la tornade. En effet, en tenant compte des caractéristiques d’une tornade grandeur nature, on obtient un nombre de Reynolds égal à Re=9,71.10^7.
Il semble impossible de reproduire un phénomène dont le nombre
de Reynolds est aussi élevé. Nous allons néanmoins tenter
de mettre en œuvre un phénomène tourbillonnant dont les
causes sont semblables à celle de la genèse d’une tornade.
Nous avons ainsi tenté plusieurs expériences mais n’avons
choisi de ne vous en présenter que les deux plus intéressantes.
Expérience sous boîte en laboratoire :
Nous avons créé une boîte dans laquelle nous voulions
générer un flux d’air tourbillonnant. Ainsi a-t-il été construit
en laboratoire d’aéronautique une boîte en plexiglas ayant
certaines particularités que nous allons décrire.
La boîte en plexiglas a les dimensions (les valeurs indiquées
sont en mm). Nous l’avons équipée d’un ventilateur
qui permet d’évacuer l’air de la boîte.
Sur le coté opposé de la boîte, côté symbolisant
le sol, nous avons installé un mécanisme qui est censé être
responsable du tourbillon qui va être créé.
Le mécanisme est en fait un filetage de même sens que le ventilateur
pour éviter que les deux phénomènes s’opposent.
A son bout, nous avons mis une sortie en forme de cône car nous pensons
que cette forme de sortie va permettre d’amplifier le mouvement rotatoire
du fluide.
Nous avons raccordé à l’entrée de la boîte un générateur de fumée qui va permettre de visualiser le tourbillon s’il est créé.
Nous avons effectué une première série d’essais
sur la machine en tentant de faire varier les différents paramètres
modifiables c’est-à-dire :
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Résultats d’expérience :
Ces derniers n’ont pas été concluants : en effet, l’absence
de pression et la grosse perte de charge du au filetage en entrée ont
empêché le fluide d’arriver avec une vitesse assez importante
pour pouvoir tournoyer.
De plus, nous avons remarqué que la boîte n’avait certainement
pas les dimensions adaptées pour obtenir un phénomène convenable.
Néanmoins, nous avons tenté d’apporter certaines améliorations à notre
modélisation. Ainsi avons-nous décidé d’introduire
l’air sous pression pour être sûr que, même avec une
grosse perte de pression, nous arrivions à avoir une vitesse de l’air
convenable. La décision d’introduire la fumée par un autre
moyen dans le fluide a été prise : nous avons ainsi testé deux
nouveaux moyens qui sont l’insertion directe dans la boîte de bâtonnets
d’encens en train de se consumer et l’arrivée dans la boîte
par une entrée annexe de la fumée du générateur.
Par ce second procédé, nous avons tenter de pallier le problème
de pression : en effet, le générateur ne semblait pas, au vue des
premières tentatives, apprécier l’air sous une pression trop
importante. Ce nouveau système permet ainsi d’insérer une
quantité beaucoup plus abondante de fumée car il n’y a plus
d’obstacle sur le trajet de la fumée jusqu’au fluide censé généré le
tourbillon.
Nous avons aussi relevé lors de nos premiers essais qu’il était
nécessaire d’utiliser un projecteur pour mieux discerner les phénomènes
qui se produisait dans la boîte. C’est pourquoi nous avons rajouté à notre
nouveau protocole expérimental la présence d’un projecteur
de lumière d’une capacité de 1000W.
Une fois le nouveau protocole établi, nous avons effectué notre seconde série d’essai.
Nouveaux résultats d’expériences :
Les essais sont devenus un peu plus concluants mais ne permettent pas d’obtenir
les résultats escomptés: nous voyons apparaître un fluide
qui tourbillonne dans la boîte mais la cause du mouvement n’est
pas le mécanisme que nous avons réalisé. En effet, nous
remarquons que c’est l’air propulsé par le générateur
de fumée qui est la cause du tourbillonnement du fluide. Nous avons
pu nous en rendre compte lorsque nous avons utilisé les bâtonnets
d’encens : l’air ne tourbillonnait pas.
De plus au travers de cette série d’essais, nous avons remarqué que
ce tourbillon était très difficile à mettre en place mais
surtout instable. Nous avons tout de même réussi avec le personnel
du laboratoire (en particulier grâce à M . Soutoul) un pseudo
tourbillon dont les raisons de son apparition correspondaient à celle
de la formation d’une tornade. Nous avons remarqué qu’en
initiant le phénomène c'est-à-dire en le favorisant en
créant une amorce, il y avait apparition d’un tourbillonnement
construit du fluide. Cependant, ce vortex était relativement instable
et donc beaucoup trop éphémère pour pouvoir espérer
tirer une conséquence est nécessaire d’initier le phénomène.
La méthode que nous avons mis en œuvre pour amorcer la tornade
est de faire varier la hauteur du tourbillon : ce dernier n’apparaît
que si l’on module la distance entre le ventilateur et la boîte.
Cette particularité semble s’interpréter comme le phénomène
d’étirement du vortex. En effet, en modifiant la distance boîte – ventilateur,
nous créons de l’étirement qui sert d’amplificateur
au vortex. Cette amplification est alors suffisante pour permettre un développement
visuel du tourbillon. Nous comprenons dès lors que certains facteurs
sont plus importants que d’autres et que l’étirement est
un paramètre essentiel à la formation d’une tornade.
Par la suite, nous avons tenté un autre type d’expérience
pour fabriquer la tornade. Ainsi avons-nous pensé à créer
ce phénomène de convection naturelle qui caractérise les
prémisses d’une tornade comme nous avons pu le voir en première
partie. Nous avons donc cherché à créer une expérience
qui permettait d’avoir un flux d’air visible qui aurait un mouvement
du type suivant :
Nous avons donc cherché à modéliser au mieux tous ces phénomènes et avons abouti finalement à l’expérience suivante.
Expérience de la poêle :
En première partie, nous avons souligné que la formation d’une
tornade était due en partie à la présence d’un cumulonimbus
qui permettait un certain type de convection propice à la formation
d’un flux d’air tourbillonnant. Sur ce point de vue, nous avons élaboré un
protocole expérimental pour mettre en place la seconde expérience.
Face à l’échec de notre première expérience,
nous avons donc décidé de modéliser plusieurs contraintes
météorologiques et non pas d’en isoler une seule. Ainsi
voit-on sur le schéma précédent que nous tentons de reproduire
le gradient de température, et les mouvements d’air qu’on
observe dans la réalité. Nous avons ainsi abouti au protocole
expérimental suivant.
(cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Pour mettre en place le gradient de température dirigée vers
le haut, nous avons utilisé une poêle et un réchaud. En
faisant bouillir l’eau, la vapeur d’eau décrivait un transfert
de chaleur, précisément une convection naturelle, entre le sol
et l’air, qui correspondait au mouvement que l’on voulait obtenir.
A cela, nous avons voulu mettre en place une convection forcée qui créait
un champ de vitesse orthoradial dans l’atmosphère ainsi qu’un
flux d’air descendant au cœur du vortex. Pour réaliser toutes
ces contraintes que nous nous somme imposés, la décision que nous
avons prise a été de créer un ventilateur avec des pales
dont l’orientation n’est pas la même que dans notre première
expérience. Celles-ci ont été fixé verticalement
(contrairement à des hélices) pour créer uniquement un phénomène
de cisaillement de l’air et éviter l’aspiration que pourrait
générer des pales penchées. En revanche, celles-ci n’empêchent
pas le mouvement d’air descendant car ce dernier s’effectue sur l’axe
de rotation du ventilateur et donc n’est pas trop modifié. De plus,
cette masse d’air descendante est aidée par le refroidissement de
la vapeur d’eau qui condense et donc entraîne ce mouvement. Nous
tenons à souligner que l’orientation des pales nous a paru être
un facteur relativement important car il est tout de même l’une des
causes de l’échec de notre première expérience : pour
créer une tornade, nous ne cherchons pas à aspirer mais juste à créer
le cisaillement responsable du tourbillonnement.
Nous avons installé sur ce dispositif une machine à courant
continu (MCC) qui va entraîner notre système de cisaillement.
Nous l’avons reliée à une alimentation stabilisée
pour pouvoir choisir à la fois tension et intensité ce qui nous
permet alors de régler la vitesse de rotation des pales et donc en quelque
sorte choisir la force du vent dans la modélisation.
Nous avons installé tout le dispositif {ventilateur+M.C.C.} sur un socle
dont la hauteur par rapport à la poêle est réglable. La raison
de cette initiative est tout simplement de pouvoir « amorcer » la
tornade si cela est nécessaire comme nous avons pu le noter lors des essais
de notre première expérience.
Enfin, nous utilisons un projecteur qui permet d’augmenter l’intensité lumineuse
localisée dans le voisinage du phénomène. Un fond noir est
installé pour accentuer le contraste car nous pensons que ce la va permettre
de mieux observer le phénomène. Nous tenons à noter que
nous avons effectué sur Internet une recherche sur la coloration possible
de la vapeur d’eau mais elle n’a pas été fructueuse.
Protocole expérimental :
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Le protocole expérimental que nous avons établi est constitué de la manière suivante :
Observations :
L’expérience s’est avérée fructueuse : nous
voyons se former un vortex qui reste constant un petit laps de temps puis disparaît..
Néanmoins, nous avons noté quelques détails à améliorer
: par exemple, nous avons omis que la vapeur d’eau est difficile à observer
pour nos appareils de mesure (appareil photo).
C’est pourquoi nous avons décidé d’apporter des modifications
sur notre protocole expérimental. Ainsi avons-nous décidé une
tomoscopie qui permettra de mettre en évidence de manière plus
visible la présence d’un phénomène tourbillonnant.
Définition et description d’une tomoscopie :
La tomoscopie par plan laser consiste à créer un éclairage
intense qui va permettre de visualiser l’écoulement grâce à la
réflexion des particules résiduelles qu’il y a dans l’air.
En l’occurrence, dans notre expérience, les gouttelettes d’eau
qui sont transportées dans la vapeur d’eau vont jouer le rôle
de ces particules. L’avantage de faire jouer ce rôle à la
vapeur d’eau est que l’on peut faire varier la quantité de
particules et ainsi rendre la visualisation plus ou moins intense.
Le fonctionnement d’une tomoscopie par plan laser peut être schématisé de
la façon suivante :
(cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Effectuons une explication succincte du principe de fonctionnement de la tomoscopie :Nous allons placés la nappe laser de manière à ce qu’elle
représente le plan horizontal. On va alors observer la formation d’un
tourbillon en deux dimensions. En réalité, nous allons voir une
coupe horizontale à une altitude h fixée du vortex de notre mini
tornade. Cette expérience va nous permettre de voir si notre étude
cinématique approche ou non la réalité. On doit pouvoir
visualiser :
On reconnaîtra alors qu’une coupe horizontale du vortex peut être assimilé à un tourbillon à deux dimensions. On pourra conclure qu’un moyen de modéliser un tourbillon en trois dimensions est d’intégrer sur une ligne de tourbillons à deux dimensions en tennat compte à chaque déplacement élémentaire des nouvelles conditions météorologiques (changement de température, pression, …). On devine facilement que cette étude semble très longue et difficile à mener. D’ailleurs, les météorologues utilisent des logiciels qui permettent de résoudre numériquement le problème.
Observations :
Pour réaliser la prise de mesures, nous avons repris le protocole expérimental
des essais précédents auquel nous avons simplement rajouté la
tomoscopie. Nous avons obtenu les photographies suivantes :
(cliquez sur une image pour l'agrandir)
Cette expérience a été très intéressante
car nous avons pu en tirer un grand nombre d’informations. On peut déjà remarqué qu’elle
confirme les données que nous avions trouvé lors de notre étude
cinématique concernant le champ de vitesses ; en effet, on peut interpréter
l’absence de couleur verte au cœur du vortex comme l’absence
de vitesse. Nous avons pu tirer cette conséquence par un simple raisonnement
: les particules n’étant pas en mouvement il n’y pas une
augmentation de la densité de particule dans cette région. Or,
une augmentation du nombre de particules est toujours suivie d’une augmentation
du nombre de réflexions. C’est pourquoi on peut dire que la vitesse
du fluide à l’intérieur du vortex est visiblement faible.
On peut rajouter avec des commentaires annotés ici pour mieux comprendre
ce dont on parle
En raisonnant de la même manière, on peut dire que le champ des
vitesses est maximal sur le rayon du vortex puis qu’il décroît
avec la distance. Cette modélisation nous a donc permis de valider de
manière qualitative notre étude cinématique.
Cette dernière expérimentation vient ainsi clore la partie expérimentale
de notre P.I.R.. Nous aurions aimé la terminer en effectuant une P.I.V.
mais nous n’avons pas pu en réaliser
une faute de temps. Cette dernière expérience nous aurait permis
de visualiser de façon très précise le champ des vitesses.
Nous aurions ainsi pu confirmer de manière précise et non qualitative,
comme c’est le cas avec la tomoscopie, la validité de notre étude
cinématique et voir en quel point cette dernière est à améliorer.
Ce point pourrait donc faire l’objet d’une suite à notre P.I.R
pour des étudiants désirant prolonger notre étude dans les
futures années.